Les restaurants se réinventent, packaging écolo smart, ketchup de fruits, pop-corn révolution..
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🍃 Alimentation durable : no limit pour le (no) packaging !
Emballages recyclables, biodégradables ou compostables, utilisation d'encres écologiques… Selon le rapport Global Buying Green 2021 de Trivium Packaging (basé sur une enquête menée avec le Boston Consulting Group auprès de 15.000 individus en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud), 67% des consommateurs considèrent qu'il est important que les produits qu'ils achètent soient conditionnés dans un packaging recyclable. Zoom sur cinq marques qui cassent les codes au profit de l’éco-responsabilité.
Des chips à saupoudrer. Depuis quelques mois, la société Spudos, spécialisée dans les snacks à base de pommes de terre, renouvelle le genre. 100% écolo, les chips sont cultivées et cuites à la main au Royaume-Uni dans une ferme durable qui utilise l'énergie solaire, recycle l'huile de tournesol en biodiesel et plante des arbres pour compenser son impact carbone. La livraison ? En vélo. Le concept ? Innovant : ces chips nature - disponibles online ou en magasin Zero Waste - sont à pimper avec l’un des nombreux Spud Dust de la marque, à savoir des arômes en poudre à doser selon les goûts. Une fois les shakers de poudre vides, les consommateurs sont encouragés à les renvoyer pour obtenir un code de réduction de 1£ sur leur prochaine commande. Lavés et stérilisés, les contenants sont réutilisés par l’entreprise, permettant ainsi de réduire les déchets. Les chips quant à elles, sont vendues en vrac dans les magasins physiques. En ligne, elles ne sont pas emballées dans un sachet classique mais dans des sacs compostables de 500 grammes ou d’un kilo ainsi que dans des barquettes réutilisables de deux kilos.
De l’upcycling pour les bouteilles en verre. True Fruits est une marque allemande de smoothies qui vend ses jus dans des bouteilles en verre. Fait intéressant, même si 83% du verre est recyclé en Allemagne, l’enseigne offre à ses clients la possibilité de réutiliser les bouteilles grâce à une gamme de 14 bouchons en acier inoxydable. Outre les modèles classiques, on retrouve des variantes à forte valeur ajoutée comme un embout façon moulin à épices, sucrier, huile d’olive ou passoire à thé, le tout à un tarif allant de 10 à 17 euros. Un entonnoir est également disponible afin de re-remplir les différents formats de bouteilles à l’infini. Smart !
Des étiquettes green et ludiques. Les étiquettes des bouteilles peuvent nuire au processus de recyclage si les encres, les adhésifs et le substrat qui les composent ne sont pas enlevés.Voilà pourquoi de plus en plus de marques réfléchissent à des alternatives faciles à retirer, à l’image de la marque d’eau Aroma qui a fait appel à la société italienne Gentlebrand pour concevoir des étiquettes à base de papier biologique et d’encres végétales. Mais cela ne s’arrête pas là : certaines de ces étiquettes contiennent des graines qui correspondent à l'arôme de la boisson qu’elles accompagnent. Facilement retirables, elles sont destinées à trouver une nouvelle vie en étant plantées en pot ou en pleine terre. Malin.
Yes we can(ettes). La marque de café Manifesto Coffee commercialise son café en grains dans des canettes, un choix détaillé dans un manifesto écologique publié sur son site internet. En substance, celui-ci explique que la plupart des emballages de café indiquant "100% recyclable" ou "compostable" ne racontent pas toute l’histoire : en vérité, il faudrait plutôt préciser "100% recyclable si vous séparez la valve et le fermoir puis déposez les composants dans les poubelles appropriées de votre centre de recyclage local". C’est cette omission d'informations qui a poussé la marque à innover en utilisant des canettes, faciles à jeter dans les poubelles de tri familiales. Le tout en créant un packaging distinctif en points de vente grâce à un branding péchu ! Et le conditionnement en canettes continue de faire des émules. Il y a quelques semaines, nous vous parlions ainsi d’Atlas Obscura, une communauté internationale d'entrepreneurs de la food qui, à l’occasion du lancement de son livre, a imaginé un distributeur pop up abritant une sélection d'aliments et de boissons atypiques comme du pain et des gâteaux en conserve premium.
🧑🍳 Restaurants : diversification tous azimuts.
Fortement touchés par la pandémie ces deux dernières années, les restaurants ont dû se réinventer pour maintenir la tête hors de l’eau. Si la digitalisation accrue et les solutions de pick-up font partie des basiques du kit de survie, d’autres tendances sont en train de s’inscrire durablement et de métamorphoser le secteur. Le restaurant tel qu’on le connaît est-il mort ? Jugez plutôt.
La tendance dark kitchen. Également connu sous le nom de “ghost kitchen” ou “cloud kitchen”, le phénomène poursuit sa croissance un peu partout dans le monde avec des variantes virales telles que la société Virtual Dining Concepts qui s’est spécialisée dans la création de dark restaurants pour les célébrités. Après avoir identifié les ghost kitchens qui vont entrer dans le dispositif, l’entreprise invite son directeur culinaire à concevoir des menus destinés à être reproduits avec un minimum de formation. Virtual Dining Concepts s’est déjà distingué en lançant les cookies de la chanteuse Mariah Carey, les bytes du rappeur Tyga ou encore les burgers du YouTubeur Mr Beast. Il y a quelques jours, la société Popchew bouclait quant à elle une levée de 3,6 millions de dollars, six mois à peine après son lancement sur le marché. Son crédo : permettre à un(e) influenceur(-se) de développer son propre plat ou son propre produit en misant à fond sur l’expérience de livraison, remises et cadeaux à la clé.
Les memberships pour fidéliser et s'émerveiller. Aller au restaurant en fonction d’une adhésion payante ? L’idée peut sembler farfelue, et pourtant elle est en train de grignoter peu à peu des parts de marché. Des sociétés telles que Table 22 aux USA proposent d’ailleurs tout le support technique nécessaire pour accompagner les restaurateurs dans le déploiement de programmes d’abonnement qui feront la différence. Ainsi le restaurant asiatique Anju and Chiko basé à Washington propose des expériences culinaires à domicile une ou deux fois par mois : ici, pas de vulgaire take away mais une expérience unique digne d’un grand chef dans l’intimité de son chez soi. Autre exemple avec le restaurant Che Fico qui propose trois modèles d’adhésion ancrés dans l’exclusivité. Le premier permet de recevoir chez soi des produits artisanaux sélectionnés et/ou confectionnés par le chef lui-même. La deuxième option permet de se faire livrer des paniers de produits locaux sourcés dans les fermes ultra-sélect qui fournissent habituellement les cuisines du restaurant. Enfin, la troisième option donne accès à un club de dégustation de vin avec des recommandations, conseils et astuces personnalisées. Le phénomène peut même revêtir un aspect digital et s’inscrire dans la blockchain à l’image de Flysfish Club qui se présente comme le premier club de restauration privé dont l’accès se fait sous la forme d’un jeton non fongible (NFT) : le propriétaire dudit jeton pourra alors accéder au restaurant et à différents plats et expériences exclusifs.
Version WeWork ? Kindred, un restaurant new-yorkais, a commencé à louer ses tables pendant la journée à des travailleurs à distance afin de gagner de l'argent pendant la crise du Covid-19. Pour 25 $, il était possible de disposer d’une table, d'un café gratuit, du WiFi et d'un accès aux toilettes. Une offre que le restaurant à reconduit de novembre à avril 2022 et que l’on peut consulter sur son site, dans la rubrique dédiée “Work from Kindred”. Un dispositif qui pourrait venir combler les périodes creuses de nombreux restaurants ? To be continued…
DTC Vibe. Le média américain Modern Retail consacrait récemment un article aux restaurants qui pivotent en marques DTC. Parmi eux, la chaîne Momofuku a ainsi enregistré une liste d'attente de 70.000 personnes pour le lancement de ses nouvelles nouilles, vendues via son site internet. Le restaurant de desserts Milk Bar s’est lui aussi lancé l’année dernière sur le marché des produits prêts à consommer avec des biscuits et de la crème glacée disponibles chez Target, CVS, Wegmans et Whole Foods. La tendance s’observe également en France : depuis juillet, Cojean dispose d’une gamme épicerie et propose granolas, épices, cafés, thés et infusions. Et le phénomène devrait encore se renforcer avec l’essor des plateformes social commerce de la creator economy, à l’instar de Goldbelly et de Delli.
Du merchandising à 360°. Lancer des livres de recettes ou des produits alimentaires n’a finalement rien de bien surprenant pour un restaurant. Ce qui est en revanche plus atypique, c’est lorsque les établissements sortent des sentiers battus pour imaginer des produits à mille lieues de leur secteur de prédilection. Cette démarche, bien connue des enseignes de fast food, tend à se répandre. Un exemple ? Elena, un restaurant italien basé au Québec propose via son shop des t-shirts, chaussettes, des cordons à lunette et autres fashion items qui se mêlent aux traditionnels cookbooks et sauces piquantes. Mais attention : pas question de tomber dans le cheap puisqu’il vous faudra débourser $50 pour un filet à provisions.
Signaux Forts
🍪 La cookie dough devient gourmet
Les amateurs de cookies, petits et grands, le savent déjà. La meilleure étape dans la confection de cookies ? Lorsque la pâte est crue et qu’on la déguste à la petite cuillère ! Un concept que les glaciers ont bien compris en introduisant la pâte, dès les années 80, à leurs recettes. Au début des 90’s, Ben & Jerry’s lançait notamment sa saveur iconique “Cookie Dough” devenue l’un des bestsellers de la marque.
Ce petit plaisir - pas si - coupable a-t-il cependant le potentiel pour se transformer en nouvelle star des pauses sucrées ? C’est en tout cas la conviction de Kristen Tomlan qui, dès 2014, lançait sur le marché américain la marque DŌ qu’elle revendique comme étant la première enseigne dédiée à l’univers de la pâte à cookie crue “comestible”. Une nuance qui n’a rien d’un argument marketing puisqu’il faut savoir que la dégustation de pâte comporte des risques : les œufs crus peuvent être contaminés par des bactéries comme des salmonelles, tout comme la farine non cuite qui peut être contaminée par la bactérie E. coli. La solution de la fondatrice ? Exit les œufs et place à une farine traitée thermiquement afin d’atteindre une température de 165°F permettant d’exterminer la bactérie incriminée. Une recette qui fait succès, doublée par le lancement d’un livre en 2019 qui comptabilise plus de 500 avis sur Amazon.
Sur Google, la requête “Cookie Dough” est tapée en moyenne 210.000 fois chaque mois avec un pic à 368.000 en avril 2020 lors du confinement. Une émulation sans précédent qui a incité Ben & Jerry’s - encore eux - à lancer l’année dernière une gamme de snacks à base de pâte mi-crue, histoire que les dough addicts n'aient plus à fouiller dans leur pot de crème glacée pour trouver leurs morceaux préférés. Et ils ne sont pas les seuls. Aux Etats-Unis, les marques sur le créneau se multiplient : Plants on Fire, The Cookie Dough Cafe, My Cookie Dough Magic… Idem dans l’hexagone avec notamment We dough : opérée artisanalement par un meilleur ouvrier de France, l’enseigne est implantée à Lyon mais dispose aussi de points de vente éphémères. Cupkie, pour sa part, à investi la rue Monge, à Paris, avec un magasin de pâte à cookie “à la française”. Distribuée chez Monoprix, Kook’s prend quant à elle des faux airs de yaourt avec la particularité de pouvoir se manger soit crue, soit légèrement chauffée.
What’s next ? À en croire les requêtes Google, les variantes healthy à base notamment de pois chiche pourraient tirer leur épingle du jeu. Mention notamment pour les versions fonctionnelles à l’image de ce que propose la marque Deux avec ses recettes “mood boost” (maca), “anti-stress” (ashwagandha), “sportifs” (petits pois), “immunité” (sureau et zinc) ou encore “beauté” (aloe vera et vitamine C). Qui l’eût cru ?
🥑 L’avocat, là où on ne l’attend pas.
En smoothie, en guacamole, sur un toast, dans des pâtisseries et mousses au chocolat où il peut remplacer le beurre, l’avocat s’est frayé une place de choix dans nos assiettes et sur nos feeds Instagram. D’autant qu’il regorge de qualités nutritionnelles et de bienfaits pour la santé : acides gras insaturés, fibres, vitamine K, vitamine E… Superstar de la superfood, sa consommation a explosé ces dernières années en Occident. En Europe, elle a grossi de 65% entre 2016 et 2018 pour atteindre environ 650.000 tonnes. Même son de cloche de l’autre côté de l'Atlantique où sa consommation aux Etats-Unis est passée d’environ un kilo par habitant en 2001 à près de trois kilos et demi en 2018. Et le phénomène ne devrait pas s’arrêter de sitôt alors que les analystes lui prédisent un taux de croissance annuel composé (TCAC) mondial de près de 6% sur la période 2020-2025.
Un contexte florissant qui incite les industriels et jeunes pousses de l’alimentation à rivaliser d'ingéniosité pour inventer de nouvelles déclinaisons de cet or vert. La marque Avocrazy par exemple propose des chips soufflées à base d’avocat tandis qu’Hippie Snacks mise sur une déclinaison en cracker healthy et BranchOut sur une version chips. Earnest Eats propose une large gamme de “snacking avocados” qui se base sur le principe de lyophilisation en congelant l'aliment avant de le déshydrater pour en extraire l'eau. Une méthode de conservation qui offre de nombreux avantages : conservation du goût et de l’apparence, maintien - à environ 95% - des valeurs nutritionnelles, prolongation de la durée de vie du produit…
Citons également Compartes qui propose une étonnante barre de chocolat à base d’avocat et de tacos, marquant un pas de plus vers une diversification amorcée de l’avocat, apte à remplacer les mauvaises graisses dans des recettes salées, sucrées, lactées… La marque de condiments Primal Kitchen, rachetée par Kraft Heinz Company en 2019, propose ainsi des mayonnaises plus saines où l’huile est remplacée par de l’avocat. Un exemple qui n’est pas isolé, puisque c’est aussi le parti-pris de la marque de condiments Dr Will’s.
Mais tout n’est pas si rose. Dérives de l’agriculture intensive, bilan carbone catastrophique, conflits armés entre cartels : alors que la culture de l’avocat est de plus en plus pointée du doigt, la frontière entre le signal fort et le signal faible se fait très mince. Néanmoins, ces points critiques constituent aussi des opportunités pour des méthodes de production plus respectueuses, à l’image du “local exotics” dont nous vous avons déjà parlé. Sachant qu’une innovation agricole basée sur une technologie de la culture tissulaire mise au point par l’université du Queensland permet de faire pousser jusqu'à 500 fois plus de plantes à partir d'une seule bouture en 10 à 12 mois - réduisant considérablement les ressources nécessaires et le temps qu'il faut actuellement pour produire une plante. Sur le banc des accusés, l’avocat n’a certainement pas dit son dernier mot.
Signaux Faibles
🍿Le pop-corn entame sa mue.
Le saviez-vous ? La première machine à pop-corn date de 1885. Popularisé pendant la Grande Dépression en raison de son prix bon marché, le célèbre snack a connu un essor spectaculaire au début des années 80 avec le lancement de sa version micro-ondable dans les foyers américains. 40 ans de pop culture plus tard, il semble que le maïs soufflé ait toujours la cote avec un marché mondial qui devrait atteindre 16,1 milliards de dollars d'ici 2026. Et si les USA, le Japon, la Chine ou encore le Canada font partie des pays les plus friands, l’Europe - et notamment l’Allemagne - ne sont pas en reste.
Star incontestée des salles obscures, le pop-corn n’a pourtant pas toujours eu la vie facile. Il y a quelques années, la presse faisait ainsi état de la maladie du “travailleur du pop-corn”, à savoir la bronchiolite oblitérante provoquée par le diacétyle, un additif qui donne son goût au beurre du maïs au micro-ondes. Depuis, les industriels l’ont retiré, bien décidés à redonner au produit toutes ses lettres de noblesse. Car le pop-corn, cuit dans de bonnes conditions et avec la juste quantité de matières grasses, constitue un encas healthy riche en polyphénols et en fibres tout en favorisant la satiété. Fini les recettes old school trop grasses : place aux compositions clean imaginées par de nouvelles marques DTC.
Three Dads propose ainsi du pop-corn assaisonné avec de la levure riche en protéines et en vitamines B, le tout cuit à l’air chaud afin de préserver les qualité nutritionnelles et limiter l’apport calorique. Une philosophie que l’on retrouve chez Herbal Green Popcorn qui pousse un cran plus loin l’aspect “fonctionnel” en ajoutant de la spiruline, connue pour ses propriétés détoxifiantes. Même principe chez Bjorn Qorn qui se distingue par sa méthode de cuisson à la chaleur du soleil grâce à des réflecteurs à miroirs et autres installations à énergie solaire.
Autre exemple intéressant, celui de Rob’s Backstage Popcorn présenté comme le péché mignon dégusté en coulisses par les Jonas Brothers. Cette marque fait partie du portfolio de The Naked Market fondé en 2019 par Harrison Fugman, Alex Kost et Tim Marbach avec pour mission de créer des offres food plus saines pour répondre à la mutation des intérêts des consommateurs, en particulier de la GenZ. Grâce à un procédé d’internalisation pointu, The Naked Market est capable de conceptualiser des idées et de les déployer sur le marché en seulement deux à trois mois.
De son côté, Opopop se positionne sur le segment du pop-corn healthy au micro-ondes avec un marketing savamment étudié : la marque a notamment conçu un bol spécial pour accompagner des saveurs inédites comme “Chedapeno” (jalapeno et cheddar), “Maui heat” (ananas, paprika, piment de cayenne) ou encore “Cinnalicious” (cannelle sucrée).
Et que dire de la marque Pop Art Snacks qui entend, à sa façon, reproduire la soupe Campbell d'Andy Warhol pour le snacks ? La marque s’est notamment illustrée en lançant du pop-corn pailleté grâce à des cristaux de sel et de sucre colorés avec des fruits et de légumes. Un parti pris audacieux qui lui a permis d’être lauréate lors du salon Natural Products Expo West 2022, où elle a été désignée comme le choix des rédacteurs pour le produit le plus convoité.
Et de nouvelles variantes ne cessent de se développer. Chasin’Dreams Farm par exemple, remplace le maïs par le sorgho, une céréale sans gluten qui présente un intérêt de taille : dépourvus de pellicule, ces snacks ne se coincent pas dans les dents ! À noter également l’essor de pop-corn à base de graines de nénuphar ou graines de lotus : AshaPops, Bohana, Taali Foods, Sweet Apricity ou encore Karma Bites… Ces recettes remisent au placard les versions traditionnelles à l’heure où les graines de nénuphar et de lotus, considérées comme des super aliments ayurvédiques, gagnent en popularité.
🍅 Le ketchup de fruits fait splash.
Le ketchup, bientôt sold out ? Au cours des 12 derniers mois, l'augmentation des commandes de plats à emporter et des livraisons a provoqué un pic des ventes du célèbre condiment. Selon le Wall Street Journal, aux Etats-Unis, le prix des sachets a augmenté de 13% depuis janvier 2020, de nombreux clients se plaignant notamment de la difficulté à obtenir des sachets de ketchup aux drive-in… Alors que les restaurateurs ont commencé à étudier des alternatives au bestseller Heinz - qui détient près de 70% des parts de marché aux USA -, la concurrence s’active en surfant sur les macro-tendances : bio, moins salé, moins sucré voire mieux sucré à l’exemple de la marque Dr. Will’s qui utilise une pâte à base de dattes pour sucrer naturellement ses ketchups.
Outre ces labels plus clean et plus healthy, la tendance s’agite également du côté du ketchup de fruits qui, en forte croissance, pèse déjà pour 8% du marché total. Ainsi le “banana ketchup”, une recette philippine à base de bananes, sucre, épices et vinaigre se fraye une place de plus en plus importante dans les cuisines occidentales : sur Google, on dénombre plus de 30.000 requêtes par mois sur le sujet, soit trois fois plus qu’en 2019, avec des marques comme le britannique Rubies in the Rubble. Et le concept semble littéralement déclinable à toutes les sauces avec, par exemple, le ketchup à la betterave de Dr. Wills.
En France, Les 3 Chouettes misent sur deux variantes avec “Orange Splash” (carotte, gingembre) et “Violet Olé (betterave, cumin). Mention particulière pour le suisse Paul qui propose des ketchups gourmets et artisanaux à base de courge, poire-bière, pêche fumée ou pomme-gingembre garantis sans concentrés, exhausteurs de goûts, additifs E, conservateurs, etc. Quant aux versions épicées, citons les Matshi sauces (pêche, rhubarbe, poire, figue…) qui fonctionnent sous forme de drops généralement épuisés en un temps record.
Mais au-delà de sa composition, le format du ketchup est également en train de se réinventer. Aujourd’hui en version purée, il se décline depuis peu sous la forme de fines feuilles carrées à glisser au cœur des sandwichs, mais aussi en version poudre, plus écologique.
Brèves de comptoir.
Le business des illusions gustatives. Nous vous avons déjà parlé de la société AirUp qui développe des gourdes et des pods aromatisés qui trompent le cerveau en aromatisant l’eau uniquement via l’odorat, permettant ainsi de se faire plaisir avec une boisson sans sucres et sans additifs. Nous avons également déjà évoqué les chewing gum Sweet Victory, connus pour stopper les envies de sucre grâce à une technologie brevetée qui agit en deux minutes en bloquant les récepteurs sur la langue. Son effet peut durer jusqu'à deux heures, rendant ainsi fades - voire acides - les produits sucrés… et réduisant de fait l’envie de les consommer. Dans la même lignée, SpoonTEK est une cuillère d’un nouveau genre qui utilise une technologie ionique combinant stimulation électrique et sensorielle. En d’autres termes, cet accessoire génère un léger courant électrique sur la langue afin de stimuler les papilles et rehausser les saveurs des aliments : un dispositif astucieux pour celles et ceux qui cherchent des moyens de rendre les aliments hypocaloriques plus savoureux. Un vrai sujet lorsque l’on apprend, via L’Atlas mondial de l'obésité 2022 qu’un milliard de personnes - dont une femme sur cinq et un homme sur sept - pourraient souffrir d'obésité d'ici 2030. Prêts à donner un coup de jus à vos papilles ?
Après le DIY, l’essor du FIY ? Hello Fresh, Good Food, Cook it, Fredbox, Quitoque, Seazon… Toujours plus nombreux, les “kits” de repas à cuisiner offrent aux consommateurs la capacité de s’adonner à une cuisine Do It Yourself avec un petit coup de pouce. Même dynamique pour le Finish It Yourself, à savoir des produits tout prêts avec juste une petite touche finale à apporter, garantissant la satisfaction du fait soi-même. Aux USA, la marque de gâteaux Sprinkles propose des kits de muffins “DYO-TO-GO” livrés avec du glaçage et des paillettes pour que vous puissiez les décorer vous-même à la maison. Autre exemple avec Duff’s Cakemix et son concept store où l'on décore ses gâteaux précuits pour les déguster sur place ou les ramener chez soi. Une franchise, que le fondateur Duff Goldman, chef gourou de la food aux Etats-Unis, entend développer à 250 points de vente à travers le pays et scaler à l'international avec un objectif de 1.000 boutiques. Le food art, un FIY aux allures thérapeutiques ?
Les curiosités d’Expo West. Après deux ans de pandémie, Natural Products Expo West, le principal salon professionnel du secteur des produits naturels, biologiques et sains est revenu dans sa version présentielle. Parmi les curiosités repérées : la marque “Both” qui revendique des produits 50% vegan et 50% carnassiers afin de proposer “le meilleur des deux mondes”. Le crédo ? “Nous pensons qu'il est, sans ironie, impossible de supposer que tout le monde va arrêter de manger de la viande. Mais pourquoi ne pas manger moins de viande ? C'est possible ! Nous avons donc décidé de créer un délicieux burger pour que les amateurs de viande comprennent qu'il est temps de commencer à manger moins de viande... pour le bien de nos cœurs et de la planète.” Dont acte ! Mention également pour le thé pétillant superfood de 8th Wonder, la mozzarella liquide vegane pour pizza ou le fromage blanc de Miyoko's Creamery, fabriqué à partir de lait de graines de tournesol et de pastèque, ou encore le houmous aromatisé aux cornichons et à l'aneth d’Ithaca Hummus, présenté en avant-première lors du salon.
Un livre à lire : “Endangered food” de Dan Saladino. Un fascinant récit où le journaliste nous fait découvrir ce qu’il appelle les aliments “landrace”, nés au cœur des régions du globe et transmis de génération en génération. Sur les îles Orcades, au nord de l'Écosse, il existe par exemple une orge qui plie plutôt que de se briser sous les vents violents et qui prospère dans un sol sablonneux et alcalin. En Tanzanie, Dan Saladino relate comment les chasseurs-cueilleurs Hadza collaborent avec les oiseaux pour localiser des nids d'abeilles desquels ils prélèvent des poignées de miel. La critique détaillée du New York Times donne un bon aperçu de cet ouvrage qui alerte sur la fragilité de cet écosystème food soumis aux changements climatiques mais aussi aux conflits géopolitiques.
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